Le Temple de l’Inconfort

Publié le 9 juillet 2025 à 14:26

C’est une cage de transport pour chien.
Modèle XL, prévu pour un labrador adulte.
Rien de sophistiqué. Rien d’élégant.
Plastique gris. Barreaux métalliques.
Un fond râpé par les griffes d’un ancien animal.

Mais ce jour-là, ce n’est pas un chien que j’y enferme.
C’est mon soumis.

Je lui ai dit de se mettre nu dès l’aube.
Pas de scène. Pas de jeu. Juste un ordre.
Le regard bas, le souffle court, il a compris.
Il ne savait pas tout, mais il savait assez.
Il savait que ce jour-là, je le briserais autrement.

Je lui ai mis son collier noir, boucle serrée à fond.
Puis des menottes épaisses, derrière le dos.
Il avait déjà mal avant même d’être puni.
Et ça, c’est parfait.

La cage était dans le coffre de ma voiture.
Recouverte d’un vieux drap noir.
Elle ressemblait à un vieux meuble oublié.
Mais elle respirait la punition.

Je lui ai montré l’ouverture.

— Rampe. Dedans. Et serre-toi.

Il a obéi. Lentement.
Les genoux raclant le béton. Les omoplates se tordant.
Il a dû forcer. Plier la nuque. Rentrer le ventre.
Il a suffoqué dans le plastique dès les premières secondes.

Une fois recroquevillé, paquet de chair compressé, je refermai.
Le loquet a claqué, brutal.
Le drap noir est retombé.
Puis le coffre.

Plus de lumière.
Plus de repère.
Plus d’espoir.

Nous avons roulé.
Une heure.

Une heure de vibrations, de virages.
Une heure à genoux, nu, attaché, compressé dans une boîte à chien.
L’air devenait poisseux.
La sueur collait à sa peau.
Le menton contre la paroi. Le dos cambré. Les genoux explosant.
Son sexe ramolli entre ses cuisses.
Il n’y avait pas de place pour autre chose que la douleur sourde.

Et moi ? Je conduisais.
Une musique douce. Mozart.
L’élégance hypocrite. Pendant qu’il agonisait dans le noir.

Puis je me suis arrêtée.
Un petit chemin forestier.
Entre deux haies épaisses.
Pas de réseau. Pas de promeneur.
Juste lui. Moi. Et le vide.

Je suis sortie.
J’ai ouvert le coffre.
Le drap noir remuait à peine.
Il ne faisait pas un son. Il n’osait pas.

Je l’ai laissé là.
Encore dix minutes.
Pour le forcer à douter.
Est-ce que j’étais encore là ?
Est-ce qu’il allait mourir dans cette boîte ?

Puis j’ai entrouvert.
Sa peau luisait de sueur.
Ses yeux étaient fous.
Ses bras ne répondaient plus.
Il était déjà en miettes.

— Tu vas rester ici.
Longtemps.
Chaque mouvement te coûtera.
Tu vas méditer. Tu vas pourrir là-dedans.

Et j’ai refermé.
Je me suis assise sur le capot.
Clé USB branchée. Un livre audio.
Et lui… prisonnier du temps.

Les premières heures sont les pires.
Le corps se fige.
Les muscles se bloquent.
Le sang ne circule plus.

Il transpire. Il panique. Il se tait.
Il n’ose plus appeler.
Parce qu’il sait : s’il gémit, j’ajouterai une heure.

Je suis revenue après deux heures.
Pas pour le libérer.
Juste pour le nourrir comme un chien.

Une pipette d’eau entre les lèvres.
Un plug vibrant dans son anus.
Je l’ai enfoncé d’un coup sec.

Il a gémi.
Mais il n’a pas résisté.
Pas le droit.

— Tu veux que ça s’arrête ?
Dis-le. Implooooore.

Il n’a rien dit.
Il espérait que le silence suffirait.

Il s’est trompé.
Je suis repartie.
Trois heures de plus.

Il ne pouvait plus uriner.
Plus s’étirer.
Plus exister.

Chaque respiration devenait une torture.
Chaque minute un poison.
Il n'était plus rien.

Et moi ?
Je jouissais en l’écoutant s’effondrer.
En devinant les crampes, les picotements, la sueur.
En le regardant devenir un meuble abandonné dans une cage d’animal.

À la fin, je l’ai tiré dehors comme un sac vide.
Il est tombé. Nu. Sale. Rouge. Tremblant.

Je me suis penchée à son oreille.

— C’était le premier rite.
Le Temple t’a avalé. Il t’a purgé.
Demain, on recommence.
Plus longtemps.
Plus profond.

Et il a hoché la tête.

Il n’en pouvait plus.
Mais il voulait encore.

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